3 questions à un élus de la vigne et du vin
Pour cette nouvelle parution des « 3 questions à un élu de la vigne et du vin », nous avons demandé à Monsieur Charles de Courson, membre de l’ANEV, de répondre à nos questions. Voici ses réponses :
Pourquoi avez-vous souhaité vous engager à l’ANEV ?
J’ai souhaité m’engager à l’ANEV pour défendre la viticulture qui est un secteur économique important du pays, tirant la balance commerciale française. Cette viticulture connait des problématiques qui lui sont propres, sur lesquelles je m’engage à l’Assemblée nationale. Par exemple, dans la Marne, la valeur des terres viticoles est telle que le maintien du caractère familial des exploitations est menacé. En effet, lors des successions, les héritiers se voient souvent contraints de vendre des parcelles pour s’acquitter des droits de succession. Ainsi, j’ai régulièrement déposé des amendements pour limiter ces droits de succession en cas de maintien du caractère familial de l’exploitation pendant un nombre d’années défini (15 ans). De la même manière, le code du travail n’est pas adapté pour les vendanges ou pour les moissons.
Dans la Marne, la valeur des terres viticoles est telle que le maintien du caractère familial des exploitations est menacé.
Qu’est-ce que représentent la vigne et le vin à vos yeux ?
L’expansion de la vigne en France est concomitante à l’essor du christianisme. Cette domestication de la nature a façonné nos paysages des siècles durant, pour les rendre extrêmement caractéristiques et singuliers, comme les côtes en Champagne.
Quant au vin, il participe pleinement du lien social et des moments conviviaux dans le quotidien des Français. Enfin, savoir-faire des vignerons, il fait partie intégrante du patrimoine national.
Quel avenir imaginez-vous pour la vigne et le vin en France ?
A l’échelle nationale, la production diminue et les habitudes de consommation changent. D’une part de nombreux vignobles sont menacés par le changement climatique, dans le Sud-Est par exemple, avec des épisodes de sécheresse de plus en plus longs. On assiste d’ailleurs à des expérimentations de nouveaux cépages en fonction des régions viticoles pour s’adapter à ces changements. D’autre part, la consommation de vin baisse tendanciellement, les nouvelles générations ayant moins l’habitude de boire du vin pendant les repas. Une certaine montée en gamme des vins est par ailleurs observée. De ce fait, la superficie des vignes françaises a tendance à réduire pour s’adapter à ces nouvelles réalités : c’est le cas dans le Bordelais, où certaines vignes sont définitivement arrachées.
Néanmoins, cela n’est vrai partout : porté par les exportations toujours plus fortes à travers le monde, certaines viticultures dont le champagne échappent à ce constat général.
Il y a donc de l’avenir pour la vigne et le vin si les viticultures savent s’adapter à l’évolution du climat et des goûts des consommateurs.
Propos de Charles de Courson, recueillis par l’ANEV.