Pour cette nouvelle parution des « 3 questions à un(e) élu(e) de la vigne et du vin », nous avons demandé à Nathalie Delattre, Sénatrice de la Gironde, vice-présidente de la commission des lois et co-présidente de l’ANEV, de répondre à nos questions. Voici ses réponses :
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Pourquoi avez-vous souhaité vous engager à l’ANEV ?
Je connais L’ANEV depuis longtemps, puisque Gérard César, à l’époque Sénateur de la Gironde, m’avait expliqué son rôle déterminant pour la filière, à l’occasion du Prix national de la Préservation du Patrimoine Viticole (PPPV) anciennement dénommé Prix « Renou », remis à Alain Juppé en 2017 pour la Cité du Vin à Bordeaux.
Donc tout naturellement, à mon arrivée au Sénat en octobre 2017, j’ai rejoint l’ANEV présidé alors par François Patriat qui, quelques mois après, compte tenu de mon investissement sur les dossiers de la filière viticole, m’a proposé de lui succéder. J’ai ainsi été élu co-présidente le 8 décembre 2022 aux côtés de Philippe Huppé, député de l’Hérault puis en 2023 de Didier Paris, Député de la Côte d’Or.
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Que représentent la vigne et le vin à vos yeux ?
A mes yeux, la culture de la vigne représente bien plus qu’une simple activité agricole. La vigne et le vin incarnent l’attachement profond de nos terroirs, une culture de l’excellence et un patrimoine unique. La viticulture est un savoir-faire ancestral qui se transmet de génération en génération, une famille d’hommes et de femmes passionnés qui consentent des sacrifices pour produire des vins de qualité. C’est une source de fierté et d’accomplissement. La vigne et le vin symbolisent également la résilience et l’innovation, des valeurs que je trouve indispensables à notre époque.
La vigne et le vin incarnent l’attachement profond de nos terroirs, une culture de l’excellence et un patrimoine unique.
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Quel avenir imaginez-vous pour le vin et la vigne en France ?
L’avenir du vin et de la vigne en France s’annonce plein de défis. Notre patrimoine viticole est une richesse inestimable, mais il doit s’adapter aux transformations économiques, sociales et environnementales de notre époque.
Le progrès en matière de viticulture durable, la recherche de nouvelles techniques pour faire face aux défis climatiques et l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement seront essentiels pour assurer la pérennité de nos vignobles.
Le renouvellement des générations doit également être une priorité nationale, comme en témoigne les discussions en cours s’agissant de Projet de loi d’orientation agricole. La filière vitivinicole doit pouvoir attirer et former les jeunes, et leur offrir des perspectives économiques viables. Cela doit passer par des politiques d’accompagnement et de soutien adaptées, notamment en termes de transmission des exploitations.
Pour relever efficacement ces défis, il nous sera nécessaire de renforcer davantage les liens entre les acteurs de la filière viticole et les pouvoirs publics. Ce ne sera que par concertation étroite avec l’ensemble des acteurs, et notamment les élus des territoires viticoles représentés au sein de l’ANEV, que nous parviendrons à mettre en place des politiques cohérentes et ambitieuses.
Propos de Nathalie Delattre, recueillis par l’ANEV.